Faux médicaments en Afrique
La question des médicaments falsifiés, fabriqués ou importés en Afrique est un problème de santé publique majeur. Selon plusieurs études et rapports, environ 22% des médicaments vendus en Afrique sont des faux. Ces médicaments contrefaits sont inefficaces, voire dangereux, car ils peuvent contenir des ingrédients incorrects, des doses inappropriées ou des substances toxiques.
Ce phénomène est particulièrement préoccupant pour les médicaments cruciaux pour la survie de nombreuses personnes sur le continent. Il s’agit des médicaments essentiels comme les antipaludiques, qui à eux seuls seraient responsables de pas moins de 267 000 décès par an, selon l’étude effectué en 2022 par l’Office des Nations Unies contre la Drogue et le Crime (ONUDC), les antibiotiques et les médicaments antiparasitaires (anthelminthiques et anti protozoaires).
Une récente analyse de chercheurs Ethiopiens de l’Université de Bahir Dar et Gondar, vient confirmer l’ampleur de ce phénomène. Ils ont passé au crible les résultats de 27 études médicales concernant l’authenticité de médicaments vendus en Afrique, et le constat est sans appel : 22% des médicaments sur le continent seraient en réalité falsifiés et /ou de qualité inférieure à un médicament générique homologué.
Les raisons de cette situation sont multiples, dans un contexte de très forte demande : un contrôle réglementaire insuffisant, des chaînes d’approvisionnement vulnérables et un accès limité à des médicaments authentiques et abordables.
Les efforts pour lutter contre ce fléau comprennent le renforcement des régulations, l’amélioration des capacités de surveillance des autorités sanitaires, la sensibilisation des populations et la coopération internationale pour démanteler les réseaux de production et de distribution de médicaments contrefaits.
Pour les chercheurs, la réponse des autorités doit donc se jouer sur ces terrains. « L’approvisionnement régulier en produits de haute qualité, l’application des bonnes pratiques de fabrication aux industries pharmaceutiques, l’amélioration de l’enregistrement, de l’autorisation légale de mise sur le marché et des normes d’importation, ainsi que l’application effective des lois sur les médicaments en vigueur en Afrique sont essentielles », écrivent les auteurs de l’étude.